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ABSTRACT

 

Unanimously, water is believed to be a source of life. Its significance in our daily life cannot be overemphasized. The life of human beings, animals and even plants depend to a great extent on water. It is therefore not an exaggeration to say that water is life. However, water which is considered to be life can sometimes stand for the opposite of life: death. In several parts of the world, people lose their lives either due to water borne diseases or as a result of heavy rains which are part of the consequences of climate change. It is therefore with a view to finding out what water really stands for that we decided to analyze two works written by the 2008 Nobel Prize winner for literature, Jean-Marie Gustave Le Clézio. Also, we decided to take a look at the issue of water because critics of Le Clézio’s works have not done much in that area despite the fact that issues related to water abound in his works. So, this work is intended to on the one hand bridge this gap and on the other hand sensitize people on the need for an adequate utilization and protection of water resources specifically and natural resources as a whole. Issues related to water are first and foremost societal issues. This fact makes it necessary for us to examine water- related issues from a sociological perspective. Also, in the two works studied, we notice that it is impossible, for example, to discuss themes such initiation, purification, death, without making reference to the role played by water. That is what informs the use of the thematic approach in this study. Lastly, we used the psychoanalytical approach in this work for a proper analysis of the reoccurrence of images of water in the two works studied and in some other works by Le Clézio. Our research findings are as follows: first, water does not only stand for life. Water can also signify death. Secondly, a careful management of natural resources and especially water resources will go a long way in solving the problem of climate change. Thirdly, the reoccurrence of images of water in Le Clézio’s works is an indication of this writer’s great desire for an improvement of the quality of life of human beings.

 

TABLE OF CONTENTS

Title page …………………………………………………………………………………………i
Certification ………………………………………………………………………………………ii
Déclaration ………………………………………………………………………………………iii
Dédicace ………………………………………………………………………………………………… iv
Remerciements ………………………………………………………… ………………………..v
Abstract …………………………………………………………………………………………. vi
Table des matières ………………………………………………………………………………………. vii
Introduction……………………………………………………………………………………….1
0.1 Généralités sur le sujet…………………………………………………………………………………1
0.2 La vie et les oeuvres de l’auteur………………………………………………………………11
0.3 Résumé des oeuvres en étude…………………………………………………………………14
0.3.1 Les bergers………………………………………………………………………………..14
0.3.2 Le chercheur d’or……………………………………………………………………..…16
0.4 Esquisse du plan……………………………………………………………………………..17
Chapitre Un : Le problème……………………………………………………………………….19
1.0 Introduction…………………………………………………………………………………..19
1.1 Enonciation du sujet………………………………………………………………………… 21
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1.2 Objectifs de l’étude ………………………………………………………………………………… 22
1.3 Justification du sujet …………………………………………………………………..……………. 24
1.4 Portée, limites et limitations de l’étude……………………………………………………………….28
1.5 Conclusion ………………………………………………………………………………………….29
Chapitre Deux : Etat du sujet……………………………………………………………………………..30
2.0 Introduction…………………………………………………………………………………………..30
2.1 La question de l’eau dans les relations internationales……………………………………………….30
2.2 La question de l’eau dans les oeuvres critiques…………………………………………………….…34
2.3 La place de l’eau dans la critique des oeuvres de Le Clézio…………………………………………..40
2.4 Conclusion………………………………………………………………………………………….…46
– 10 –
Chapitre Trois : Méthodologie……………………………………………………………………….……47
3.0 Introduction…………………………………………………………………………………………….47
3.1 La méthode………………………………………………………………………………………….…48
3.2 Encadrement théorique………………………………………………………………………..…..…..48
3.2.1 L’approche sociologique…………………………………………………………………………….49
3.2.2 L’approche thématique………………………………………………………………………………51
3.2.3 L’approche psychanalytique…………………………………………………………………………53
3.3 Conclusion ………………………………………………………………………………………..…55
Chapitre Quatre : Rôle de l’eau ………………………………………………………………………..…57
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4.0 Introduction…………………………………………………………………………………….……..57
4.1 Fonction magnétique de l’eau………………………………………………………………….……..57
4.2 Fonction vitale de l’eau………………………………………………………………………….……61
4.2.1 Fonction thérapeutique de l’eau……………………………………………………………….……63
4.2.2 Fonction récréative de l’eau…………………………………………………………………….…..65
4.3 Fonction dévastatrice de l’eau…………………………………………………………………….…..69
4.4 Conclusion…………………………………………………………………………………….………76
Chapitre Cinq : Symbolisme de l’eau…………………………………………………………….……….78
5.0 Introduction……………………………………………………………………………………………78
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5.1 L’eau comme symbole d’initiation……………………………………………………………………78
5.1.1 L’eau et le lieu sacré…………………………………………………………………………………79
5.1.2 L’eau comme symbole de purification………………………………………………………………82
5.1.3 L’eau et la mort initiatique…………………………………………………………………………..85
5.1.4 L’eau et les rites de passage…………………………………………………………………………87
5.2 L’eau, la séparation et la tristesse……………………………………………………………………89
5.3 L’eau comme symbole de la féminité et de la maternité …………………………………………….. 90
5.4 L’eau comme symbole de l’enfance et de la renaissance…………………………………………….. 95
5.5 L’eau et l’écologie…………………………………………………………………………………..100
5.5.1 Le Clézio : un romancier écologiste……………………………………………………………….100
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5.5.2 L’onomastique et le symbolisme de l’eau………………………………………………………….104
5.6 L’eau comme personnage symbolique……………………………………………………….……106
5.7 Conclusion…………………………………………………………………………………….…..109
Conclusion générale………………………………………………………………………………………110
Bibliographie ……………………………………………………………………….. ………………….113

 

 

CHAPTER ONE

 

1.0 Introduction
La littérature française s’est depuis la nuit des temps, inclinée sur des questions relevant de la nature humaine. Des auteurs comme Corneille, Molière, La Fontaine, Racine dits ‘‘classiques’’ se sont inspirés du modèle antique pour produire des chefs-d’oeuvres qui ont fait leur temps, et qui sont imprimés en lettres d’or dans les pages de la littérature française. Ces auteurs se sont inspirés de thèmes qui, dans les légendes grecques, « montrent l’homme aux prises avec des forces qui le depassent : la nature, les dieux, les autres hommes ou l’hérédité. Des héros comme OEdipe incarnent les problèmes de la responsabilité de l’homme face à la fatalité, de sa révolte ou de sa soumission à la volonté des dieux » (Doucey 143).
Le 18e siècle a vu le renouvellement du genre littéraire favorisé par l’esprit de contestation et l’importance du cosmopolitisme. Jusqu’au 20e siècle, de nombreux courants littéraires tels que le romantisme, le parnasse, le symbolisme, le naturalisme pour ne citer que ceux-ci, se sont succédés avec le même objectif : le bonheur de l’homme à travers son éducation et sa vie sociale (Doucey 17).
Jusqu’à l’avènement du Nouveau roman, l’on pouvait facilement se faire une idée de l’idéologie d’un auteur particulier rien qu’en situant son oeuvre par rapport à un courant littéraire sans se donner la peine de parcourir l’oeuvre en question. Par exemple, une compréhension des vers de Baudelaire pourrait faciliter la tâche à celui qui étudie la poésie de Rimbaud car ces deux poètes appartiennent au même courant symboliste et ont par conséquent , à quelques différences près, la même aspiration : la dénonciation de la laideur mondaine et la volonté de fuir vers un ailleurs meilleur.
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Cependant, depuis la deuxième moitié du 20e siècle, il s’avère difficile d’affirmer que tel et tel auteur appartient à un même courant littéraire. Le critique qui veut catégoriser des auteurs comme Michel Butor, Nathalie Sarraute, Michel Tournier se lance dans une tâche difficile. A tous ceux qui verraient en ce dynamisme de la littérature française contemporaine un manque de focalisation, Yves Mabin tient à rappeler que « jamais le roman français n’a été aussi vivant. Le souvenir des grands noms de l’entre-deux-guerres et de l’immédiat après-guerre, ne paralyse que les lecteurs dépourvus de curiosité qui se servent de ces évocations nostalgiques pour cacher leur ignorance et leur paresse » (Brudeau 9). Les réalités socio-politiques et économiques d’il y a un siècle, un demi siècle et même deux decennies n’étant pas les mêmes que celles d’aujourd’hui, il serait très injuste de juger un auteur contemporain par rapport à des événements socio-politiques vieux de plusieurs decennies. Dominique Viart , dans son article, paru dans Le roman français contemporain, en pense la même chose lorsque, parlant de l’évolution de la littérature, il affirme : « elle [la littérature] ne se donne pas aujourd’hui les mêmes enjeux qu’autrefois.[…] » (Brudeau 133). Et même au niveau de chaque auteur, il est difficile de prétendre que la même idéologie se dessine sous chaque oeuvre. C’est pourquoi Yves Mabin, continue pour affirmer que : « ce qu’on peut constater quand on prend la peine de s’informer et qu’on se donne le plaisir de lire, c’est qu’à la suite des grands auteurs légitimement sacralisés qui bénéficiaient de l’injuste méconnaissance de la littérature des autres pays, sont apparus à partir des années 1950 des romanciers que l’histoire n’obligeait plus de la même façon » (Brudeau 9). Et, parmi ces romanciers, on note Jean-Marie Gustave Le Clézio dont la production romanesque met en évidence toutes les sociétés, toutes les couches sociales, les hommes de toutes races. En bref, l’oeuvre de Le Clézio s’intéresse à l’homme dans ses relations avec ses semblables et aussi dans ses relations avec son milieu naturel.
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1.1 Enonciation du sujet
Le milieu naturel de l’homme qui comporte des éléments comme les animaux, les végétaux, le soleil, la lune et l’eau, joue un rôle primordial dans l’univers romanesque leclézien. L’eau, plus précisement, est très présente dans les romans de notre auteur si bien que nous nous sommes donné la tâche d’enquêter sur son rôle et ce qu’elle symbolise dans les deux oeuvres choisies parmi tant d’autres publiées par lui. Les oeuvres littéraires, comme nous le savons, n’existent pas dans le vide. Elles sont le produit d’événements sociaux et souvent même le calque d’expériences personnelles ou familiales de leurs auteurs. Ce travail nous permettra d’établir le lien entre les événements socio-historiques qui servent de toile de fond à nos oeuvres de base. Nous avons fait allusion au départ du domaine d’Eurêka en 1910 par Léon Le Clézio, grand-père de l’auteur ainsi qu’ à ses fouilles à Rodrigues entre 1902 et 1940. On n’oublie pas le voyage en 1981 de Jean-Marie Le Clézio à l’île Maurice et surtout à l’île Rodrigues. Voyage considéré par de nombreux critiques, dont Diane Barbier, comme un retour aux sources : « De manière analogue, le voyage à Rodrigues de Le Clézio établit un lien avec Léon en quête d’un trésor ou de lui-même dans la même île quelque soixante-dix ans plus tôt » (Barbier 21).
Cette étude suscite donc les questions suivantes : quels rapports existe-il entre l’eau en tant que matière et Le Clézio lui-même ? En quoi est-ce que l’oeuvre de Le Clézio nous amène à réfléchir sur les atteintes que l’homme porte à son environnement et dont l’une des conséquences est le changement climatique qui déferle la chronique ces jours-ci ? Face à tous les dégâts qu’elle peut causer, l’eau n’a-t-elle pas failli au rôle vital qui, semble t-il, lui est unanimement assigné ? C’est à toutes ces questions que notre étude se propose d’apporter des éléments de réponse.
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1.2 Objectifs de l’étude
Toute entreprise dont l’objectif n’est pas clairement défini est vouée à l’échec. Il en est de même pour tout travail de recherche dont l’objectif n’est pas précisé.
Cette étude a pour objectif, dans un premier temps, de mettre en évidence l’ambivalence de l’eau : eau source de vie et facteur de destruction. Cette double face que présente l’eau est bien illustrée dans les deux oeuvres qui constituent notre corpus de base. Dans les bergers, c’est en vertu de l’importance de l’eau que les enfants peuvent jouir des plaisirs d’une vie communautaire paisible. C’est aussi le cas dans Le chercheur d’or où on remarque que chaque fois que mention est faite d’une forme de bonheur, l’image de l’eau n’est pas mise à l’écart. Cependant, il est à noter que dans ces deux oeuvres l’eau peut être perçue comme l’élément par lequel le malheur survient ou encore ce qui cause directement le malheur. les différents cyclones dont il est question dans Le chercheur d’or en sont la preuve.
Ensuite, cette étude vise à sensibiliser l’homme à la nécessité de protection, non seulement de l’environnement, mais surtout des ressources hydriques. Il convient de signaler que c’est justement pour mettre en évidence cette nécessité que nos deux oeuvres de base font écho de plusieurs incidents par lesquels la protection de l’environnement et des ressources en eau nous semble être conseillée par l’auteur. On en aura jamais assez d’affirmer que l’eau est indispensable à la vie. Il convient cependant de joindre l’acte à la parole en inculquant dans les esprits qu’il est très nécessaire de protéger l’environnement d’une manière générale et plus spécifiquement l’eau. C’est justement ce que Le Clézio tente de faire à travers les bergers et Le chercheur d’or.
Nous osons aussi croire qu’elle (l’étude) sera génératrice de bien d’autres qui s’intéresseront, par exemple, aux méfaits de la pollution de l’eau sur les écosystèmes et aussi à la
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mise en place de textes juridiques sur la base desquels se fera la prosécution de quiconque aura, de quelque manière que ce soit, commi l’infraction d’avoir perturbé l’ordre écologique par la pollution de l’eau. D’ailleurs, le Parlement européen donne déjà le ton en appelant « à la mise en oeuvre du principe‘‘pollueur payeur’’» (www.europarl.europa).
Le but de cette étude est aussi de mettre en relief les différents rôles assumés par l’eau à la lumière de nos oeuvres de base et de porter un regard sur les différents symboles qui s’associent à l’image de l’eau. L’eau, dans les oeuvres de Le Clézio joue un rôle fondamental qui ne doit pas passer sous silence. Il s’agit pour nous de montrer par exemple comment loin d’être passive, l’eau prend une part active dans les oeuvres qui font l’objet de notre étude si bien que l’eau pourrait être prise comme un personnage dictant les différentes articulations de l’intrigue de nos oeuvres de base. Les objectifs que nous venons d’énumérer s’inscrivent dans le même contexte de nécessité de protection de l’environnement et de l’eau que Théodore Monod reformule en ces termes : « La mer est passablement polluée dans bien des régions du globe. […] il faut tenter d’enrayer cette pollution marine. La mer nous est essentielle. Conservons à l’esprit qu’elle a autorisé la vie. […] il faudrait parvenir à créer un peu partout des stations d’épuration permettant de nettoyer l’eau des fleuves avant qu’elle ne se jette dans la mer » (Monod 121-122). Amener un grand nombre de personnes à une telle prise de conscience est l’objectif principal de cette étude.
Dans un siècle ou les équilibres climatiques d’antan semblent avoir fait place à des situations météorologiques extrêmes, c’est à juste titre que cette étude se propose de porter un regard sur la question de l’eau. Ceci, par ailleurs, présente le double avantage de faire connaître Les bergers , l’une de nos oeuvres de base, et inciter de plus en plus les critiques de Le Clézio à orienter leurs recherches vers certaines oeuvres de Le Clézio qui restent encore mal connues du
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public adulte probablement dû au fait que, selon les mots de Jacqueline Piatier, les ouvrages de Le Clézio sont produits : « sur le mode des récits d’enfants » (Piatier 15).
1.3 Justification du sujet
Jean-Marie Gustave Le Clézio appartient à la vague d’écrivains comme Marguérite Yourcenar et Georges Perec qui, au 20e siècle, mettent en vogue une nouvelle forme de roman qui quoique différente du recit autobiographique, s’apparente à elle en de nombreux points. C’est l’autobiographie fictive ou autofiction : style de narration dans lequel l’auteur se fait le protagoniste d’une histoire qui, dans les faits, ne lui est pas arrivée.
Marguérite Yourcenar et Georges Perec souscrivent à cette forme romanesque respectivement à travers Souvenirs pieux (1974) et W ou le souvenir d’enfance (1975). Avec la publication de Le chercheur d’or en 1985, Le Clézio se joint au groupe d’écrivains qui font des récits de la vie d’un parent la trame de leurs oeuvres. Tout comme Souvenirs pieux dans lequel Marguérite Yourcenar évoque l’histoire de sa famille maternelle (Potelet 135), Le chercheur d’or est l’hommage que Le Clézio rend à ses ancêtres.
Bernard Clavel est un autre romancier de ce siècle dont l’oeuvre s’identifie un peu à celle de Le Clézio surtout en raison de la forte représentation de l’image de l’eau qui s’y trouve. Dans La Table du roi, Bernard Clavel peint l’espace maritime comme un espace sacré qu’il ne faut pas souiller avec l’horreur de la guerre entre les hommes. La sacralisation qu’il fait de l’espace maritime semble expliquer les louanges qu’il chante du Léman (lac du pays de Vaud) dans La lumière du lac.
Si, à l’instar des deux oeuvres qui nous servent de fil conducteur pour cette étude, l’eau occupe une place de choix dans presque toutes les oeuvres de Le Clézio, c’est sans aucun doute
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par rapport à son importance [de l’eau] dans le maintien de l’équilibre naturel. C’est justement ce qui constitue l’une des préoccupations majeures de Le Clézio.
Chez Le Clézio, ce qui fait la particularité de l’image de l’eau, c’est qu’elle se présente souvent comme la solution dont dispose l’homme pour échapper à l’horreur de la ville et se débarrasser de la serre de la modernité. Cortanze confirme ceci en ces mots: « Il [Le Clézio] sait pourtant dès l’enfance niçoise que derrière les rues, les places, les jardins de la ville, l’odeur de la mer est là, qui arrive d’un coup, apportée par le vent et accompagnée du bruit monotone des vagues, et que cette mer est cet ailleurs qui va lui permettre de vivre une autre vie. » (Cortanze 18). Il nous semble que ceci constitue un premier élément de réponse à la question de la prévalence de l’eau chez Le Clézio.
Vu la quantité d’oeuvres littéraires publiées par Le Clézio, on se rend compte que sa prolixité en tant qu’écrivain n’est pas sujet à débattre. Le Clézio est non seulement l’auteur de plusieurs oeuvres , mais surtout d’oeuvres si différentes les unes des autres en ce sens qu’elles s’intéressent à différentes cultures, à différentes préoccupations de la vie sociale. Voilà pourquoi en lisant Le Clézio, on y décèle le problème de la marginalisation, de la colonisation, des guerres, de l’exploitation des femmes, du traffic d’enfants, de la sauvagarde des cultures en voie de disparition, des dangers environnementaux.
Le problème environnemental et surtout la sauvegarde de l’eau se présente comme l’une des préoccupations majeures de Le Clézio. Ceci, semble t-il , explique la position qu’il prend dans le magazine Le Monde en faveur de la sauvegarde de la rivière Romaine ; rivière québéquoise menacée par le projet d’Hydro-québec, prévoyant quatre barrages qui produiront de l’électricité pour les Etats-Unis. A travers un article intitulé ‘Quel avenir pour la Romaine’, Le
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Clézio, en bon défenseur des plus faibles, utilise le prestige de son Prix Nobel pour pleindre le sort de la tribu indienne des innus. Selon lui :
Les innus vivent en harmonie avec la rivière Romaine, elle est leur mère nourricière. […] Pour eux, elle est une rivière sacrée , parce qu’elle est liée à leur histoire depuis des millénaires, et parce qu’elle est leur pourvoyeuse en gibier, en poissons et aussi en plantes médicinales et en baies pour la collecte. […] Ces barrages géants anéantiront la plus grande partie de la rivière et du bassin qui en dépend. La forêt disparaîtra, ainsi que tout ce qui vit, et le résultat sera pendant longtemps la décomposition végétale et l’asphyxie. ( Le Monde 17).
N’est-ce pas là une preuve que, l’eau peut être prise pour la vie ? Les hommes, les animaux et les végétaux dépendent d’elle si bien que lorsqu’elle est menacée, c’est la survie des hommes, des animaux et des végétaux qui est aussi menacée.
Par ailleurs, remarquons que ce projet d’Hydro-Québec confirme la conception, du monde occidental capitaliste par rapport à la protection de l’environnement. Selon Belaïdi, « la société industrielle de consommation a, en effet, exploité sans discernement les ressources minérales non renouvelables et facilement accessibles. Elle a ainsi détruit d’immenses étendues de terrains jadis fertiles mettant, en maints endroits, la vie en danger, la tuant parfois par la pollution de l’air et de l’eau. Ainsi, bien que les difficultés environnementales ne soient pas un phénomène récent, la révolution industrielle leur a donné un tour nouveau. » (Belaïdi 304). Par ces propos, on comprend que Belaïdi perçoive la société occidentale comme une société qui, dans son effort d’acquérir ce qu’elle appelle ‘le développement’ se soucie fort peu du bien-être de l’homme.
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Considéré sous forme de croissance économique, le terme ‘développement’ nous paraît « incompatible avec les exigences de protection de l’environnement » (Belaïdi 307). Autrement dit, peut-il y avoir développement au vrai sens du terme sans la prise en compte de l’épanouissement de l’homme ? Le développement durable est celui qui tient compte de l’harmonie entre l’homme et son environnement. C’est cette harmonie que l’on remarque chez les non occidentaux et qui est fonction de leur organisation sociale et de leurs valeurs culturelles. C’est pourquoi la terre, par exemple :
Ne renferme pas, les mêmes réalités pour un Européen que pour un autochtone. Le plus souvent, le premier y verra un titre de propriété et un ‘ bien’ à faire fructifier, alors que pour le second, le mot « terre » a un sens très large, recouvrant tous les éléments de l’environnement ; c’est ce que les écologistes appellent la biosphère, c’est-à-dire tout ce qui permet la vie sur la planète. Cette notion n’englobe pas seulement la surface du sol, mais aussi ce qui se trouve dessous, de même que les rivières, les lacs, les glaces, les rives, l’environnement marin et l’air. Pour les autochtones, la terre n’assure donc pas seulement la subsistance, mais la vie elle-même, et elle doit être traîtée en conséquence (Belaïdi 291) .
On comprend alors que vivre en harmonie avec le monde ce n’est pas uniquement respecter l’être humain mais c’est vivre d’une manière qui renforce et respecte l’ordre écologique en se gardant de porter atteinte aux éléments environnementaux et surtout à l’eau.
Le Clézio accorde un intérêt particulier à la protection environnementale en général et plus particulièrement à la protection de l’eau. Elle est omniprésente dans son univers romanesque et se présente sous toutes ses formes. Cependant, on remarque que la question de
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l’eau n’a pas trop intéressé les critiques ayant travaillé sur l’oeuvre de Le Clézio. Par exemple, l’étude de Le chercheur d’or par Diane Barbier fait fi de l’apport de l’eau dans son analyse thématique et se concentre plutôt sur les thèmes du bonheur, de la solitude, de l’errance, etc. A la lecture de plusieurs critiques de Le Clézio, il n’y a pas de doute que Le Clézio, dans ses oeuvres, exhorte les êtres humains à vivre en harmonie avec la nature. Cependant il est paradoxal de remarquer qu’aucun de ces critiques ne met l’accent sur l’importance de l’eau dans le mécanisme d’équilibre naturel. C’est surtout sur ce point que la présente étude se décale des études précédentes sur l’oeuvre de Le Clézio.
1.4 Portée, limites et limitations de l’étude
L’eau est un élément naturel. Elle est partout la même. Le degré de l’importance qu’elle revêt est partout le même. Ainsi, lorsqu’elle décide de détruire, les dégâts qu’elle cause sont accueillis dans toutes les communautés avec la même amertume. Dans notre introduction, nous avons porté un regard sur le phénomène de l’eau sous différentes perspectives : les besoins de la vie quotidienne, les relations internationales, la protection environnementale. Il convient aussi d’affirmer que notre auteur, bien qu’étant français, a tellement parcouru les quatre coins du monde que certaines de ces oeuvres ont peu de rapport avec le milieu culturel français. C’est le cas de Haï, essai dans lequel il s’intéresse à la culture amérindienne. C’est aussi le cas d’Onitsha et de L’Africain ; romans qui révèlent son lien avec l’Afrique. Nous nous intéresserons, en ce qui nous concerne, à deux de ses oeuvres seulement ; en l’occurrence Le chercheur d’or et Les bergers pour faire sortir l’image et l’importance de l’eau.
Notre étude nous a amènera à rechercher, dans la littérature française, des oeuvres ayant un lien avec le sujet de notre travail. Nous étudierons seulement le roman et la poésie de la
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littérature française. Pour des raisons de disponibilité de documents, nous ne ferons pas mention de la place de l’eau dans le théâtre français.
Aussi, la non disponibilité des documents de référence constitue un handicap majeur pour la rédaction de ce mémoire. Parmi ces documents, figurent Identité et fluidité dans l’oeuvre de J.M.G. Le Clézio. Une poétique de la mondialité de Mbassi Ateba Raymond et In Acqua Scribis : le thème de l’eau en littérature. Tous nos efforts en vue de nous procurer ces documents qui ont un rapport étroit avec notre sujet, sont restés vains. Il faut aussi avouer que bien que de nombreux critiques se soient intéressés à l’oeuvre de Le Clézio, leurs livres ou articles ne sont pas toujours disponibles sur le contiment africain et surtout dans un pays anglophone comme le Nigeria. La preuve en est que la plupart des universités nigérianes n’ont pas assez de documents récents concernant la critique littéraire et la littérature française. C’est pour cette raison que nous avons été confrontés à de sérieux problèmes à étudier les oeuvres d’un auteur aussi récent que Le Clézio. Un autre défi auquel nous avons été confrontés est celui qui concerne le manque d’études critiques sur la deuxième oeuvre de notre étude : Les bergers. Ceci est peut-être dû au fait que le recueil Mondo et autres histoires qui contient Les bergers vise un public d’adolescents. Cependant, au lieu de faire de ceci un handicap, nous avons l’espoir que notre étude incitera les critiques ou chercheurs à s’intéresser à cette oeuvre mal connue du public.
1.5 Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons mentionné les problèmes auxquels cette étude tente d’approter des solutions ; problèmes au centre desquels se trouve la question de l’eau. Nous sommes certains que cette étude non seulement donnera une explication de l’attachement de Le Clézio à l’image de l’eau, mais aussi nous aidera à prendre conscience du fait que la protection des ressources en eau est très importante si nous devons avoir un environnement sain.
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